1er Trimestre 2017 : Notre revue des marchés

Cathy Duval |

Notre revue des marchés

BOURSE

En ce début d’année très mouvementé, notamment avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche et les tensions dans la mer de Chine, les marchés boursiers ont atteint de nouveaux sommets tout en maintenant un faible niveau de volatilité.

Cette constante progression a été générée par un redressement de l’économie mondiale, par de bonnes perceptions des mesures de relance budgétaire de la nouvelle administration présidentielle américaine, par la remontée des prix des matières premières ainsi que par une forte création d’emplois.

Nous avons donc vu le Dow Jones atteindre un nouveau sommet, le 23 février 2017, à 20 840 points et l’indice canadien SPX/TSX a quant à lui frôlé les 16,000 points quelques jours avant.

Cette montée en flèche a été possible grâce à des résultats financiers encourageants provenant de la majorité des secteurs. Le secteur des institutions financières et des matériaux ont eu beaucoup de momentum depuis les élections américaines, et ils ont été des joueurs importants dans la direction des indices.

En cette fin de trimestre, l’administration Trump vient de subir un premier revers important, soit l’échec pour remplacer Obamacare. Les incertitudes quant aux promesses électorales faites par le président américain refont surface.

Au Canada, la Bourse de Toronto a aussi connu une légère correction en raison de la baisse des prix du pétrole et des matières premières. Le prix de l’or noir a chuté à la suite de l’annonce des pays de l’OPEP stipulant que les inventaires dans les pays développés étaient en hausse.

Ceci étant dit, en considérant que nous sommes en fin de cycle, la croissance que nous venons d’avoir durant les deux premiers mois de 2017 est difficilement soutenable. Malgré qu’il y ait un potentiel de hausse, celui-ci est limité en raison de plusieurs facteurs notamment le prix élevé des actions et le nombre d’années consécutives de croissance en Bourse qui atteindra bientôt un sommet.

ÉCONOMIE

Maintenant, comme mentionné plus tôt, l’activité économique mondiale a connu une résurgence en ce début d’année. La création d’emplois aux États-Unis et le rebond des marchés émergents ont stimulé la croissance de la production mondiale. 

Canada

Chez nous, les efforts de diversification des échanges commerciaux avec des pays autres que les États-Unis sont importants. L’accord économique et commercial avec l’Europe en est un bon exemple. Tel que mentionné auparavant, les secteurs des banques et des matériaux ont contribué à la légère croissance du PIB durant les premiers mois. Le secteur de l’énergie se rétablit tranquillement et l’on remarque une hausse progressive du nombre d'appareils de forage en activité en Alberta. Par ailleurs, selon les augmentations annoncées, les exportations auraient connu une hausse tandis que les importations auraient diminué.

Pour le restant de l’année, plusieurs facteurs s’annoncent positifs pour la croissance de l’économie canadienne. Tout d’abord, nous estimons que le prix du pétrole devrait rester dans une fourchette entre $45 et $60 USD. De plus, la nouvelle administration Trump semble vouloir favoriser les exportations pétrolières ayant récemment signé et approuvé la construction du projet de l’oléoduc Keystone XL. Ensuite, grâce au nouvel accord économique signé avec l’Europe, les exportations du secteur manufacturier devraient s’accentuer et stimuler davantage la croissance du PIB. Par ailleurs, les données économiques ont démontré que la consommation et la création d’emploi ont été vigoureuses durant le premier trimestre de 2017.

D’un côté moins positif, les investissements des entreprises restes relativement faibles en raison de l’incertitude qui plane au-dessus de la politique commerciale et fiscale de l’administration américaine.

Dernièrement, les gouvernements fédéral et provincial ont présenté leur budget respectif pour l’année 2017.

Au niveau fédéral, le gouvernement n’a pas voulu apporté de changement majeur, préférant plutôt attendre de voir comment la situation aux États-Unis va évoluer. À noter que les rumeurs voulant que l’imposition du gain en capital passe de 50% à 75% ne se sont pas matérialisées.

Du côté provincial, nous retenons surtout l’abolition de la taxe santé et la bonification du crédit d’impôt de base qui résultent en une baisse des impôts pour les particuliers. Pour les entreprises, celles-ci auront notamment accès à une déduction additionnelle de 35% dans le cadre de l’achat d’équipements et logiciels informatiques.

États-Unis

Chez notre voisin du sud, la croissance économique a été entrainée par la forte création d’emplois. Avec les annonces de la nouvelle administration Trump, les entreprises ont regagné une certaine confiance et ont embauché massivement. Avec un crédit facile d’accès et un marché d’emploi assez solide, les ménages américains continuent de consommer à un bon rythme.

Allant de l’avant, les politiques fiscales expansionnistes de Donald Trump devraient stimuler davantage la production intérieure brute aux États-Unis et les pressions inflationnistes devraient bientôt se faire sentir. Ces pressions pourraient forcer la Fed à mettre en place trois hausses de taux d’intérêt pour cette année. Elle devrait toutefois surveiller la croissance de la création d’emploi qui, n’étant pas généralisée durant les premiers mois de 2017, devrait connaître un ralentissement. Ceci étant dit, nous estimons que les objectifs de croissance du PIB américain se situeront aux alentours de 2-3% contrairement au 4% promis durant les élections. 

Bien que le niveau d’endettement ait retrouvé un niveau similaire à celui précédant la crise de 2008, nous estimons que la situation ne comporte pas le même risque. Ayant mieux réglementé le secteur financier, les banques ne sont plus une source d’inquiétude majeure, en raison notamment du fait que l’emprunt hypothécaire constitue une part moins importante de la dette totale des ménages.

Zone Euro et Marchés émergents

Malgré de fortes tensions protectionnistes, l’économie européenne a continué de progresser depuis le début de l’année 2017. Reflétant d’une certaine façon la situation nord-américaine, la croissance provient aussi d’un regain de confiance et de l’amélioration du marché de l’emploi.

Malgré ces résultats encourageants, le Brexit et le protectionnisme sont toujours des sources d’inquiétudes et ont appliqué une pression sur la Zone Euro. Très récemment, ayant officiellement déclenché son départ de l’Union Européenne, le Royaume-Uni s’est engagé dans les premières négociations qui s’annoncent complexes et ardues.

Ce qui est à surveiller dans les mois à venir en Europe est principalement la hausse de l’intérêt pour le protectionnisme, notamment en France, qui pourrait causer d’importants dégâts et dont les conséquences économiques seraient préoccupantes.

La Chine a quant-à-elle vu ses exportations augmenter, entrainant avec elle les indicateurs de croissance économique.

Du côté des marchés émergents, ceux-ci semblent se relever depuis la dernière année assez décevante. Nous surveillons de près la valeur de la devise américaine, puisque celle-ci affecte négativement les pays qui possèdent une dette libellée en dollars américains.

Par ailleurs, les inventaires s’accumulent pour les pays d’Amérique du Sud, ce qui représente un risque pour la croissance future de la production intérieur brute de ces pays.

Répartition d'actif

En ce qui concerne les produits à revenu fixe, nous pensons qu’ils sont exposés à des risques puisque les taux augmenteront à la lumière de la reprise de l’inflation. Les prix de l’énergie sont maintenant nettement en hausse par rapport à l’année précédente et les marchés du travail sont suffisamment solides pour que la croissance des salaires contribue à l’inflation d’ensemble. La Fed a déjà relevé les taux d’intérêt en mars et de nouvelles hausses sont prévues au cours des prochains trimestres. Dans ce contexte, nous suggérons d’investir dans des titres à court terme ou dans des produits offrant une meilleure protection dans un contexte de hausse des taux d’intérêt comme les instruments à revenu fixe non traditionnels. Si vous devez investir sur des durées plus longues, nous privilégierions des investissements adaptés à l’inflation. Comme nous ne prévoyons pas de récession dans l’année à venir, nous pensons que les produits présentant plus de risque de crédit dépasseront les obligations gouvernementales.

La divergence de la politique monétaire de la Fed avec les principales autres banques centrales devrait pousser le dollar américain à la hausse. La devise serait également stimulée si le président mettait ses politiques protectionnistes en œuvre. Par conséquent, le dollar canadien cédera probablement à ces pressions puisqu’il semble que ces derniers mois, la performance de la paire de devises ait été plus influencée par la vigueur du billet vert que par d’autres facteurs tels  que les variations de prix de l’énergie.

 

En cette 9e année du cycle boursier actuel, notre stratégie est de continuer à prendre graduellement des profits sur nos actions au fur et à mesure que les marchés continuent de battre leurs sommets.

 

 

Mise en garde : J’ai rédigé le présent commentaire afin de vous donner mon avis sur différentes solutions et considérations en matière d’investissement susceptibles d’être pertinentes pour votre portefeuille de placements. Ce commentaire reflète uniquement mon opinion et peut ne pas refléter celles de Banque Nationale Groupe financier. En exprimant ces opinions, je m’efforce d’appliquer au mieux mon jugement et mon expérience professionnelle du point de vue d’une personne appelée à suivre un vaste éventail de placements. Par conséquent, le présent rapport représente mon opinion éclairée et non une analyse de recherche produite par le Service de recherche de la Financière Banque Nationale. La Financière Banque Nationale est une filiale en propriété exclusive indirecte de la Banque Nationale du Canada. La Banque Nationale du Canada est une société ouverte inscrite à la cote de la Bourse de Toronto (NA :TSX). Financière Banque Nationale est membre du Fonds canadien de protection des épargnants (FCPE).