Pourquoi les gens intelligents font de graves erreurs financières ?

Cathy Duval |

Pourquoi les gens intelligents font de graves erreurs financières ?

La recherche en finance comportementale prend de l’expansion et permet de découvrir de nouvelles connaissances sur la véritable manière dont les marchés financiers fonctionnent.

Pièges à éviter avec nos investissements

La finance traditionnelle assume que chacun d’entre nous, les investisseurs, se comportons de manière rationnelle en tout temps, que nous sommes en mesure d’accéder aux mêmes renseignements et que nous agissons tous dans notre meilleur intérêt. Les théoriciens de la finance comportementale estiment que la réalité est plus compliquée.

J’ai résumé ci-bas les six comportements nuisibles les plus fréquents que nous observons dans les marchés financiers :


1 – Ancrage : « La forte inclination d’un investisseur à s’accrocher à une croyance, une donnée ou une expérience passée ».

Exemple : Un investisseur hésite à acheter des titres supplémentaires d’un placement parce qu’il était moins cher l’an dernier.

Impact : Le fait de s’ « ancrer » sur des nombres vides de sens ou des rendements passés peut s’avérer dangereux ou nous faire rater des opportunités. Presque tous les titres sont plus chers aujourd’hui qu’en fin 2008 !


2 – Cadrage : « Les opinions et les décisions des investisseurs dépendent largement de la façon dont la situation ou les choix sont présentés. »

Exemple : Un client qui préfère investir dans son pays ou dans les actions de son employeur.

Impact : Si l’investisseur ne prend pas de recul pour voir au-delà du cadre (pour ne pas qu’un arbre lui cache la forêt), il risque de rater des occasions. Il risque aussi de prendre trop de risque en n’ayant pas de diversification géographique, sectorielle ou entre différents titres.


3 – Aversion à l’égard des pertes : « Ressentir une plus grande anxiété face à la perte qu’au plaisir ressenti après un gain, peu importe l’échelle.

Exemple : Un investisseur qui a tendance à conserver ses titres longtemps après une perte en espère regagner ce qu’il a perdu.

Impact : L’investisseur peut ignorer les caractéristiques fondamentales de la compagnie et conserver un titre de façon irrationnelle en espérant éviter la douleur qui accompagne la réalisation d’une perte. Plusieurs pourrons se retrouver ici avec Nortel.


4 – Excès de confiance : « Lorsque l’investisseur surestime sa capacité à choisir un bon placement ou à prendre une bonne décision ».

Exemple : Un investisseur est convaincu qu’un placement particulier rapportera gros.

Impact : Risque de s’aventurer en dehors de son cercle de compétence. Aussi, l’investisseur qui est « certain » de faire un bon coup, pourrait ne pas porter assez attention aux risques du placement en question.


5 – Aversion à l’égard de l’ambiguïté : « Préférer prendre des risques connus que des risques inconnus ».

Exemple : un investisseur qui converti ses titres en encaisse et qui attend que les marchés rebondissent avant d’investir.

Impact : Risque de rater des occasions car on attend que des évènements familiers se produisent.


6 – Tendance à éviter le regret : « Éviter les regrets potentiels d’avoir pris de mauvaises décisions (choisir un placement perdant ou ne pas choisir un placement gagnant).

Exemple : un investisseur qui n’agit pas, par peur de commettre une erreur.

Impact : Ici, l’investisseur ne fait pas un mauvais placement en ne bougeant pas mais il ne fait pas un bon placement non plus.


J’espère que vous avez apprécié mon article. N’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions à ce sujet.

Cathy Duval, CFA

Source : Dépliant de Invesco Trimark ; Le comportement des épargnants.