Déterminez votre tolérance au risque

Cathy Duval |

Déterminez votre tolérance au risque

 

Le facteur le plus important dans l'élaboration de votre plan d'investissement est sûrement votre tolérance au risque, soit le niveau de risque avec lequel vous êtes confortable dans l'atteinte des objectifs qui vous tiennent à cœur. Plus précisément, votre tolérance au risque est basée sur votre capacité financière et émotionnelle à tolérer les rendements négatifs de vos placements. Avant de se lancer dans toute stratégie d'investissement, il est essentiel de connaître sa tolérance au risque afin de s'assurer de choisir le bon type de placement et d'être en mesure de définir des objectifs clairs. Si vos placements s'inscrivent dans un continuum risque-rendement qui vous convient, vous aurez de bien meilleures nuits de sommeil. Alors, comment procéder pour déterminer sa tolérance au risque?

Tenez compte de votre horizon temporel

Le facteur le plus déterminant est le temps : par là, on entend le temps qu'on aura devant soi avant d'avoir besoin de l'argent investi. Les personnes jeunes (celles qui prendront leur retraite dans plus de 30 ans) sont plus en mesure de tolérer les fluctuations et les cycles du marché boursier en raison de la tendance du marché de croître (idéalement) avec le temps. Lorsque le marché boursier chute de 20 % ou plus en un an, comme c'est arrivé quelques fois au cours des dernières dizaines d'années, un jeune investisseur devrait avoir le temps de laisser le marché se replacer, récupérer ses pertes et progresser pendant quelques années. Les jeunes investisseurs peuvent donc, en théorie, adopter une stratégie d'investissement plus agressive et dédier une plus grande part de leur portefeuille aux actions.

Les investisseurs plus âgés (ceux qui prendront leur retraite dans moins de 15 ans) ont moins de temps devant eux et, par conséquent, moins de chances de voir le marché récupérer après de nombreuses années de baisse ou d'extrême volatilité. Bien qu'il soit toujours important pour les investisseurs en préretraite de maintenir une orientation de croissance, ils doivent stabiliser leurs portefeuilles avec des placements produisant des rendements plus prévisibles, ou moins volatils.

L'incidence sur votre situation financière actuelle

Supposons que les marchés boursiers chutaient de 20 %. Posez-vous la question suivante : si je perdais 20 % de ma fortune cette année, est-ce que cela changerait nettement ma situation financière? De plus, demandez-vous si votre situation financière actuelle (en tenant compte de votre richesse, de votre revenu et de votre horizon temporel) pourrait absorber cette perte et vous permettre d'atteindre tout de même vos objectifs financiers à long terme.

Différentes personnes bénéficient de différents avantages. Par exemple, un jeune investisseur a généralement davantage de temps devant lui; un investisseur dont le revenu est élevé possède généralement un surplus de liquidités à investir; un investisseur dont la valeur nette est élevée dispose généralement d'actifs qu'il peut rééquilibrer. Dans ces trois cas, une perte de 20 % pourrait ne pas changer nettement la situation financière des investisseurs. S'ils ont investi tout leur argent dans le marché boursier, ils pourraient être capables de tolérer une telle perte et de connaître plus tard des rendements positifs.

Pour les investisseurs plus âgés ou pour ceux possédant moins d'actifs ou de liquidités, les répercussions d'une perte de 20 % peuvent être plus importantes. S'ils ne peuvent tolérer une telle perte, leurs portefeuilles devraient être composés de placements dont le risque de perte est limité, mais dont le potentiel de rendement l'est aussi, comme des obligations ou des placements à revenu fixe. En réservant une plus grande partie de leurs portefeuilles à des placements plus stables, ils risqueront moins de voir leur valeur globale chuter de façon aussi dramatique.

Faites une introspection pour trouver des réponses

Vous devez vous poser certaines grandes questions afin d'évaluer votre attitude générale à l'égard du risque. Par exemple, lorsque vous prenez une décision concernant votre argent, comme effectuer un placement, emprunter de l'argent ou faire un achat important, vous sentez-vous habituellement : a) anxieux; b) satisfait; c) optimiste; ou d) revigoré? Comment décririez-vous la façon dont vous aborder la réalisation de vos rêves : a) prudente; b) réfléchie; c) stratégique; ou d) intrépide? De façon générale, il y aura une corrélation entre vos réponses et votre tolérance au risque: les a) craignent le risque alors que les d) y sont très tolérants.

Enfin, votre réaction face aux pertes pourrait être l'indicateur le plus révélateur de votre tolérance au risque. Prenons par exemple l'effondrement boursier de 2008 comme point de référence. Votre réaction, hypothétique ou réelle, pourrait être ce qui en dit le plus sur votre tolérance au risque dans le futur. Lors de l'effondrement boursier de 2008, avez-vous (ou auriez-vous) : a) vendu toutes vos actions; b) réduit considérablement la part de votre portefeuille dédiée aux actions; c) maintenu fermement la plus grande part de vos actions; ou d) commencé à accroître la part des actions dans votre portefeuille?

Il est très important d'avoir conscience que sa tolérance au risque peut évoluer au fil du temps. Il faut faire cette évaluation personnelle de façon périodique pour s'assurer que la répartition de ses actifs reflète toujours sa capacité financière et émotionnelle à tolérer le risque. Il est plus important encore de toujours consulter un conseiller financier qualifié lorsque vous évaluez votre capacité et vos options d'investissement.