Gros plan sur les dépenses associées aux fonds communs de placement

Cathy Duval |

Gros plan sur les dépenses associées aux fonds communs de placement

 

 

 

 

 

Alors que les options de placement ne cessent de se diversifier et que la concurrence dans ce domaine est grandissante, une attention particulière doit être portée sur les dépenses associées à de nombreux fonds communs de placement. Avec l'apparition des fonds sans frais d'acquisition, des fonds indiciels et des fonds négociés en bourse, beaucoup d'investisseurs s'interrogent sur le bien-fondé des frais exigés par bon nombre des fonds les plus populaires.  À une époque où le rendement du marché se compte dans les deux chiffres, comme cela s'est vu au cours des dernières années, on se préoccupe moins des dépenses associées aux fonds communs de placement. Toutefois, ces dépenses et leur effet sur les rendements totaux deviendront tout à coup une nouvelle source d'inquiétude si la volatilité du marché augmente et si les investisseurs réduisent leurs attentes.

 

Comme il existe des milliers de fonds communs de placement parmi lesquels choisir, il est de plus en plus important de considérer tous les facteurs au moment de comparer les options qui s'offrent à nous. Les investisseurs se sont toujours basés sur le rendement pour comparer différents fonds. Cependant, comme ils l'ont appris, souvent à leurs dépens, le rendement passé d'un fonds commun de placement n'est pas garant de son rendement futur. Peu de fonds peuvent constamment surpasser les indices boursiers, et encore moins se sont révélés capables de répéter leurs meilleurs rendements passés. Cela dit, il reste un élément commun à tous les fonds communs de placement qui puisse être mesuré et comparé : les dépenses, ou, plus particulièrement, le ratio des dépenses du fonds. Ce ratio permet de mesurer les frais d'exploitation d'un fonds. Des frais d'exploitation plus élevés entraîneront une diminution du rendement du capital investi.

 

Les représentants de fonds communs de placement ont longtemps affirmé que le rendement des fonds associés à des frais d'acquisition élevés ou à des dépenses importantes était supérieur à celui des fonds sans frais d'acquisition ou associés à des dépenses moins grandes. On sait aujourd'hui que ce raisonnement n'est pas du tout fondé. En fait, des études ont clairement montré qu'avec le temps, dans l'ensemble, le rendement des fonds dont le ratio de dépenses est inférieur a tendance à être plus constant et plus élevé que celui des fonds plus coûteux.  Cela ne veut pas dire que vous ne devriez pas envisager un fonds coûteux, mais cette constatation confirme que le ratio de dépenses est un facteur essentiel en ce qui concerne le rendement à long terme des fonds.

 

Comprendre les ratios de dépenses

Les sites de placement tels que Morningstar font une grande partie du travail pour vous et analysent les dépenses et les ratios de dépenses de milliers de fonds commun de placement.  De plus, ils permettent de faire des comparaisons faciles et directes entre les différents fonds d'une même catégorie d'investissement, ce qui signifie que l'on peut comparer des fonds dont les objectifs et les styles de gestion sont similaires.

Ce format de comparaison est très utile pour limiter ses choix. Néanmoins, il y a d'autres facteurs, non compris dans le ratio de dépenses, qui ont un grand effet sur le coût global d'un placement et sur son rendement à long terme.  Par exemple, le coefficient de rotation d'un portefeuille (le taux auquel les gestionnaires de placement achètent et vendent des actions) peut faire monter le coût d'un placement s'il est élevé. Lorsque les gestionnaires vendent fréquemment des actions afin de réaliser des gains à court terme, les gains du portefeuille sont imposés et c'est ultimement le détenteur du portefeuille qui en paie le prix, puisque cela se traduit par une diminution du rendement.

En outre, les ratios de dépenses ne reflètent pas certains autres coûts, comme les frais de rachat ou les frais de vente. Tous les fonds ne comportent pas de tels frais, mais lorsque c'est le cas, c'est l'investisseur qui les paie directement, donc ils ne sont pas inclus dans le ratio de dépenses.

 

Payer des frais d'acquisition ou non?

Compte tenu de toutes les options qui s'offrent à eux, les investisseurs peuvent décider de ne pas considérer les fonds qui facturent des commissions d'acquisition ou des frais de distribution.  Il n'est toutefois pas toujours sage de laisser filer un dollar pour économiser un sou. Bien que les fonds sans frais d'acquisition peuvent sembler être un meilleur choix, il est important d'examiner attentivement les frais de gestion des placements.  Certaines sociétés de fonds communs de placement essaient de rendre leurs produits plus attrayants en éliminant les frais d'acquisition, mais ils récupèrent ensuite cette perte en augmentant d'autres frais.  Une hausse de seulement un demi pour cent des frais de gestion annuels pourrait retarder de plusieurs années l'atteinte du seuil de rentabilité du fonds.

Un fonds comportant des frais d'acquisition mais dont le ratio de dépenses ou les frais de gestion sont minimes pourrait très bien atteindre son seuil de rentabilité beaucoup plus tôt. Le problème avec les analyses que l'on trouve sur les sites comme Morningstar, c'est qu'elles ne tiennent pas compte des frais d'acquisition. Il se peut donc que vous ayez à calculer vous-même le seuil de rentabilité réel.

 

Les dépenses ne sont qu'une partie de l'équation

Il faudrait toujours tenir compte des ratios de dépenses au moment de choisir un de fonds communs de placement pour son portefeuille de placements à long terme. Cela dit, il est important de ne pas négliger d'autres facteurs clés qui vous aideront à déterminer à quel point un fonds commun de placement correspond bien à votre profil d'investisseur, y compris votre tolérance au risque. Certaines mesures, comme le ratio de Sharpe et le ratio alpha, sont des indicateurs clés de la volatilité relative d'un fonds et de son risque par rapport aux indices boursiers, ce qui, à long terme, peut être beaucoup plus important que le ratio des dépenses.