Le travail à la retraite et les coûts qui s’y rattachent
Le travail à la retraite et les coûts qui s’y rattachent
Selon l’institut de la statistique du Québec, le taux d’emploi des 65 ans et plus a augmenté de 66 % en 10 ans. Cela représente plus de 10 % des personnes de cette tranche d’âge qui touchent divers revenus d’emploi. Cette entrée d’argent supplémentaire peut avoir un impact sur vos finances. Voici tout ce que vous devez savoir avant de travailler à la retraite
Plusieurs raisons peuvent vous pousser à trouver un emploi une fois à la retraite : avoir plus d’argent, se maintenir en bonne forme physique et mentale, relever de nouveaux défis ou encore maintenir une vie sociale active. Toutefois, il est important de calculer les coûts qui peuvent découler d’une telle décision.
Avant de postuler pour un emploi
Au moment d’élaborer une stratégie visant à augmenter vos revenus à la retraite, dressez un portrait réaliste et complet de votre situation. Voici 5 éléments à considérer :
1. Stratégies d’optimisation de votre épargne
Si l’idée de travailler à la retraite vous vient uniquement d’un besoin d’avoir plus d’argent, vous auriez intérêt à maximiser vos revenus de retraite actuels avant de chercher un emploi, par exemple en reportant les pensions gouvernementales ou en envisageant le partage des revenus entre conjoints. Vous minimiserez ainsi l’impact fiscal, tirerez profit de diverses stratégies d’optimisation de votre épargne et profiterez d’une retraite plus confortable.
Pour tirer le maximum de profit des ressources financières dont vous disposez et en bénéficier le plus longtemps possible, vous pourriez également revoir le rythme de décaissement de votre épargne.
2. Votre palier d’imposition
Un revenu supplémentaire lors de la retraite peut vous faire changer de palier d’imposition, ce qui aura un impact sur votre revenu global. Assurez-vous d’évaluer l’effet de cette entrée d’argent sur votre revenu total après impôt.
Votre comptable peut établir quelques scénarios pour vous aider à en mesurer les conséquences et prendre une décision éclairée.
3. Vos cotisations au Régime des rentes du Québec
Si vous touchez déjà la rente du Régime des rentes du Québec, vous aurez droit à une exemption pour les premiers 3 500 $ de revenus de travail supplémentaire. Si toutefois ceux-ci dépassent cette exemption, vous devrez recommencer à cotiser au Régime. Sachez que ces cotisations supplémentaires auront l’avantage d’augmenter le montant de votre rente. Ce supplément sera alors automatiquement ajouté à même votre rente pour le reste de votre vie.
Si vous décidez de travailler à la retraite, il se peut que vous n’ayez plus besoin de vos revenus du Régime des rentes. Pourquoi ne pas utiliser ces revenus pour cotiser à votre REER? Cependant, sachez qu’après 71 ans, vous ne pouvez plus cotiser au REER. Dans ce cas, vous pourriez envisager de déposer l’argent dans un CELI, un compte d’investissement non enregistré ou encore un compte épargne.
Vous pouvez également demander à Retraite Québec de stopper le versement de votre rente. Lorsque vous ferez une nouvelle demande de rente, vos prestations seront alors plus élevées. Le délai maximal pour faire cette demande est de six mois après le premier versement de votre rente.
4. L’âge de la retraite
Si vous n’avez pas encore commencé à recevoir votre rente, vous pourriez décider de repousser l’âge de votre retraite pour recevoir une rente bonifiée. C’est peut-être plus avantageux que de quitter votre emploi pour ensuite devoir en trouver un autre et avoir à déclarer une entrée d’argent supplémentaire.
Le gouvernement a mis en place cette mesure dans le but de pallier le manque de main-d’œuvre et d’encourager les gens à repousser l’âge de leur retraite. Si vous repoussez le vôtre jusqu’à 70 ans, votre rente pourrait même aller jusqu’à doubler.
5. Autres sources de revenus possibles
Vous avez peut-être accès à d’autres sources de revenus qui sont plus payantes qu’un retour au travail. Possédez-vous un bien imposable comme un chalet ou un immeuble locatif que vous pourriez vendre? Vous pourriez avoir recours à une stratégie de décaissement progressif et ainsi transformer cette vente en revenu récurrent.
S’y retrouver parmi votre REER, votre FERR et votre CELI
Vous avez le droit de cotiser à votre REER jusqu’à 71 ans. Puis, au 31 décembre de l’année de votre 71e anniversaire, vous devrez convertir vos REER en FERR pour commencer à recevoir un revenu de retraite.
Pour sa part, le CELI est avantageux, car il ne comporte pas d’âge limite de cotisation. Si vous n’avez plus de droits de cotisation à votre REER, le CELI sera probablement un outil de placement idéal. D’ailleurs, si vous avez accumulé un important montant dans votre FERR, vous pourriez opter pour une stratégie de transfert de votre FERR vers un CELI et ainsi profiter des avantages fiscaux qui s’y rattachent.
Un emploi adapté à votre horaire
Si vous décidez de retourner au travail, priorisez un emploi adapté à votre horaire et style de vie. La pénurie actuelle de travailleurs dans plusieurs secteurs d’activité pourrait convaincre de nombreux employeurs de vous accueillir au sein de leur entreprise.
Si votre motivation à retourner travailler est de rester actif plutôt que d’en tirer un revenu supplémentaire, vous pourriez également considérer faire du bénévolat auprès de divers organismes de votre communauté.
Une retraite agréable et… payante
Comme tout ce qui touche aux finances personnelles, la meilleure approche est toujours de bien planifier et de bien définir vos projets. Les impacts d’un retour au travail sont nombreux et il est primordial d’en discuter avec votre conseiller. Il vous aidera à prendre les bonnes décisions pour bien profiter de la vie tout en minimisant les répercussions sur vos finances.