Votre revue financière de janvier 2024

Cathy Duval |

Résilience économique et incertitudes : Un retour sur 2023

Turbulences au sein de banques régionales américaines, conflit au Moyen-Orient, avancées en intelligence artificielle, fluctuations records pour les taux d’intérêt, espoir d’un atterrissage en douceur; encore une fois cette année, l’environnement économique n’aura pas été de tout repos pour les investisseurs.

 

Après une année marquée par la résilience de l’économie américaine et des marchés, à quoi pouvons-nous nous attendre pour 2024? Chose certaine, si les économistes n’avaient jamais été aussi convaincus qu’une récession était imminente il y a douze mois, le consensus semble maintenant être qu'un atterrissage en douceur se profile à l'horizon.

 

En cours de route, il y a bien eu quelques plaques de glace noire qui auraient pu faire déraper la situation aux États-Unis avec, à l’occurrence, les défaillances de certaines banques régionales américaines en mars dernier. Toutefois, une intervention rapide de la Réserve fédérale américaine (Fed) a permis de stabiliser la situation sans trop de dommages collatéraux.

 

Ainsi, avec une économie américaine qui résiste et une Fed qui évite les accrochages, les marchés en sont venus à la conclusion que les taux pouvaient demeurer plus haut pour plus longtemps (higher for longer). Règle générale, les banques centrales ne baissent pas les taux d’intérêt parce que « ça va bien ».

 

Au Canada, les mesures d'inflation de base privilégiées officiellement par la Banque du Canada demeurent certes au-dessus de la cible de 2% malgré un recul non négligeable depuis leurs sommets de juin 2022.

 

Cela amène certains membres du comité de direction de la banque centrale à se demander si un relèvement supplémentaire du taux directeur ne serait pas nécessaire. Cela serait mal avisé, car l'inflation fondamentale répond avec un certain délai au contexte économique. De plus, d'autres mesures d'inflation fondamentale indiquent une économie beaucoup moins en surchauffe.

 

Malgré un refroidissement rapide de l’économie canadienne au cours des derniers mois, nos économistes sont d’avis que les effets de la politique monétaire sont loin d’avoir été pleinement ressentis. Ces derniers anticipent donc une léthargie économique et des baisses de taux au Canada dans les 12 prochains mois.

 

En somme, la résilience de la croissance économique, le recalibrage ordonné du marché de l’emploi, le ralentissement soutenu de l’inflation et les avancées en intelligence artificielle suscitent énormément d’optimisme. La question demeure : cet optimisme se maintiendra-t-il en 2024?

 

 

Revue des marchés au 29 décembre 2023

 

Revenu fixe

  • Une année positive pour l’ensemble des marchés obligataires qui ont grandement bénéficié du changement de ton des banques centrales ayant ouvert la porte à de potentielles baisses de taux en 2024. Cela met donc fin à deux années consécutives de pertes pour l’univers canadien (FTSE Univers obligataire canadien) qui termine l’année avec un gain annuel de 6,7%.

 

Marchés boursiers

  • Fin d’année hautement favorable pour l’ensemble des marchés boursiers qui ont carburé aux espoirs de baisses de taux d’intérêt et d’atterrissage en douceur.

 

  • En termes de leadership, l’année 2023 appartient surtout aux actions américaines (S&P 5001) qui affichent un rendement annuel de 26,3%, propulsé principalement par ses titres technologiques qui ont fortement rebondi après une année 2022 plus difficile.

 

  • La fin d’année favorable pour les actions internationales (MSCI EAEO1,2) a permis à l’indice boursier d’afficher une avance annuelle de 18,9%. Finalement, la baisse des prix du pétrole a pesé sur la performance des actions canadiennes (S&P/TSX3) en 2023. Malgré tout, l’indice phare canadien affiche tout de même un gain annuel de 11,8%.

 

Pétrole et or

  • Le prix du baril de pétrole a significativement reculé au quatrième trimestre sur fond de pression à la baisse sur la croissance économique mondiale et l’inflation. Le WTI4 ($US/baril) a reculé de 20,8% au dernier trimestre, portant sa performance annuelle à -10,4% en 2023.

 

  • En parallèle, le prix de l’or est demeuré fort tout au long de l’année en contexte géopolitique tendue. Le prix d’une once d’or se situait à 2065$ américain au 29 décembre, représentant une croissance annuelle de 13,8%.

 

Devises

  • L’optimisme généralisé sur les marchés s’est traduit par un dollar américain plus faible vis-à-vis une majorité de devises en fin d’année, notamment le dollar canadien. Sommes toute, la paire termine 2023 à 1,334 CAD par USD, soit un recul annuel de 2,2% par rapport au même moment l’an dernier (1,355).

 

1. Les rendements du S&P500 et du MSCI EAEO sont exprimés en devise américaine.
2. L'indice MSCI EAEO est un indice boursier visant à mesurer le rendement des marchés boursiers des économies développées autre que celles des États-Unis et du Canada.
3. L'indice S&P/TSX est l’indice boursier canadien principal mesurant la performance de la bourse de Toronto.
4. Le West Texas Intermediate (WTI) Crude oil est le standard nord-américain pour la fixation du prix du pétrole.

 

Perspectives d’investissements

 

Comme un alpiniste qui arrive au sommet, porter les taux d’intérêt aussi haut sans engendrer trop de dommages économiques a de quoi réjouir. Toutefois, si les hausses sont visiblement derrière nous, c’est souvent la redescente qui constitue l’étape la plus risquée, avec la fatigue qui s’accumule et l’oxygène limité.

 

Sur le plan économique, avec une inflation qui pourrait se stabiliser dans la zone de confort de la Fed dès avril, on peut s'attendre à ce que les banques centrales changent progressivement de discours pour ouvrir la voie à des baisses de taux en deuxième moitié de 2024 aux États-Unis, et probablement même avant au Canada. Quantifier l’ampleur du ralentissement économique qui accompagnera ce processus n’est pas évident, mais avec la politique monétaire la plus restrictive depuis les années 1980 et trois signaux de récessions désormais déclenchés, l’heure n’est pas à la complaisance.

 

Sur une base prospective, les éléments déterminants à surveiller pour les marchés risquent surtout d’être l’évolution de l’inflation, de la consommation, mais surtout de l’emploi. Après tout, lorsque les entreprises sont questionnées sur leur « problème le plus important », la réponse la plus populaire n’est pas « l’inflation » ou « les taux d’intérêt », mais encore « la main d’œuvre ».

 

Pour le moment, nous jugeons votre répartition d’actifs défensive comme étant toujours adéquate dans le contexte actuel.

 

D’un point de vue géographique, nous maintenons notre sous-pondération des actions internationales en raison de la vigueur du dollar américain, d'une croissance mondiale en perte de vitesse et de politiques monétaires restrictives. En revanche, le marché boursier canadien semble toujours être un bon candidat à la surperformance, bénéficiant de valorisations déjà comprimées.

 

N’hésitez pas à communiquer avec nous si vous désirez plus d’informations quant à ces perspectives et/ou sur le positionnement de votre portefeuille. Il nous fera un plaisir de clarifier le tout à votre convenance.

 

Cordialement,

 

Cathy, Guillaume, Marc-Antoine et Inuk

Cathy.duval@bnc.ca

514-871-3474

 

Mise en garde : J’ai rédigé le présent commentaire afin de vous donner mon avis sur différentes solutions et considérations en matière d’investissement susceptibles d’être pertinentes pour votre portefeuille de placements. Ce commentaire reflète uniquement mon opinion et peut ne pas refléter celles de Banque Nationale Groupe financier. En exprimant ces opinions, je m’efforce d’appliquer au mieux mon jugement et mon expérience professionnelle du point de vue d’une personne appelée à suivre un vaste éventail de placements. Par conséquent, le présent rapport représente mon opinion éclairée et non une analyse de recherche produite par le Service de recherche de la Financière Banque Nationale. La Financière Banque Nationale est une filiale en propriété exclusive indirecte de la Banque Nationale du Canada. La Banque Nationale du Canada est une société ouverte inscrite à la cote de la Bourse de Toronto (NA:TSX). Financière Banque Nationale est membre du Fonds canadien de protection des épargnants (FCPE).