Votre revue financière de juillet 2023

Cathy Duval |

sun-setting-over-ocean.jpgLe temps d’une paix

Un calme relatif s’est installé sur les marchés au cours du deuxième trimestre de 2023, offrant un peu de répit aux investisseurs après une période prolongée de forte volatilité. En effet, hormis la bonne performance du marché boursier américain et surtout de ses géants technologiques, les principales classes d’actif ont terminé la période sans grands changements, avec une légère sous-performance des obligations face aux actions.

 

Sur le plan économique, les données continuent d’envoyer des signaux souvent contradictoires, soulignant le caractère unique du cycle économique actuel. Spécifiquement, la faiblesse des indicateurs en lien avec le secteur manufacturier et la contraction importante du prix de plusieurs matières premières pointent vers une détérioration de l’activité économique. Par ailleurs, le secteur des services continue de faire preuve de résilience grâce à des consommateurs qui sont toujours au rendez-vous, supportés par des réserves d’épargne excédentaire et un marché de l’emploi fort. Le résultat final est une économie qui, pour le moment, continue d’afficher une croissance faible, mais positive, repoussant ainsi les craintes de récession à plus tard.

 

Toutefois, l’envers de la médaille d’une économie plus solide que prévu est la récente persistance de l’inflation qui en découle, au grand dam des banques centrales. Même si la Réserve fédérale américaine a pris une pause en juin, elle a laissé entendre qu'il pourrait encore y avoir deux autres hausses de taux cette année, en commençant par la rencontre de juillet. Visiblement, les perspectives de baisses de taux avant la fin de l’année semblent de plus en plus improbables alors que le retour à des politiques plus accommodantes devra se faire attendre.

 

Au Canada, bien que la nouvelle formulation des indications fournies par la Banque du Canada n’écarte pas la possibilité de nouvelles augmentations de taux, il n'y a pas d'annonce spécifique pour la rencontre de juillet. La Banque s'inquiète de la persistance de la demande excédentaire et d'une inflation nettement supérieure à la cible, ce qui pourrait nécessiter d'autres mesures de resserrement monétaire à l'avenir.

 

 

Revue des marchés au 30 juin 2023

 

Revenu fixe

 

  • Après avoir annoncé en janvier une pause dans son cycle de resserrement monétaire, la Banque du Canada a finalement décidé de relever à nouveau son taux directeur en juin, prenant les marchés par surprise.

 

  • L’univers à revenu fixe canadien (FTSE Univers obligataire canadien) a légèrement reculé depuis notre dernière communication. La classe d'actifs termine le deuxième trimestre de l’année avec de légères pertes caractérisées par une sous-performance des obligations gouvernementales vis-à-vis les titres de sociétés. En effet, l’indice affichait un rendement de 3,2% année à date au 31 mars dernier et affiche désormais un rendement de 2,51% depuis le début de l’année.

 

 

Marchés boursiers

 

  • Le marché boursier américain a continué à faire preuve de résilience, bien qu'un examen approfondi montre que cela est principalement dû à la surperformance des quelques géants technologiques sur fond d'optimisme à l'égard des avancées en intelligence artificielle.

 

  • Les actions américaines (S&P 5001) soutenues par quelques géants technologiques affichaient un rendement de 16,9% depuis le début de l’année, prenant ainsi la tête. Pendant ce temps, les actions internationales (MSCI EAEO2) ont enregistré un rendement non négligeable de 12,1%, suivi des actions canadiennes (S&P/ TSX3) avec un rendement de 5,7% au cours de la même période.

 

 

Pétrole et or

 

  • Les prix du pétrole ont légèrement augmenté en juin, mais ont tout de même terminé le deuxième trimestre avec un recul important, la réouverture décevante de la Chine continuant à peser sur les perspectives mondiales. En date du 30 juin, le prix du WTI4 affichait un recul de 12% année à date, soit 33,2% sous son niveau au même moment l’an dernier.

 

  • Le prix de l’or a quant à lui ralenti la cadence au deuxième trimestre après avoir affiché un excellent gain mensuel de 8,2 % en mars dernier. Le prix d’une once d’or est passé de 1977$ (USD) au 31 mars 2023 à 1916$ au 30 juin, soit un recul de 3%. Le métal précieux affiche dorénavant une avance de 5,5% depuis le début de l’année.

 

Devises

 

  • Le dollar canadien s’est apprécié face au dollar américain au deuxième trimestre alors que la Réserve Fédérale américaine a maintenu ses taux inchangés tandis que la Banque du Canada a relevé son taux directeur de 0,25% en juin. La paire a conclu le trimestre à 1,32 CAD pour 1 USD.

 

 

1. L'indice MSCI EAEO est un indice boursier visant à mesurer le rendement des marchés boursiers des économies développées autre que celles des États-Unis et du Canada.
2. Les rendements du S&P500 et du MSCI EAEO sont exprimés en devise américaine.
3. L'indice S&P/TSX est l’indice boursier canadien principal mesurant la performance de la bourse de Toronto.
4. Le West Texas Intermediate (WTI) Crude oil est le standard nord-américain pour la fixation du prix du pétrole.
 

Perspectives d’investissements

Au final, même si la probabilité d’un scénario idéal où le resserrement monétaire arriverait à ralentir l'inflation davantage sans pour autant nuire à l’activité économique augmente, la balance des risques nous incite toujours à faire preuve de prudence. Après tout, même la Réserve fédérale projette qu’une montée matérielle du taux de chômage sera nécessaire pour voir l’inflation redescendre et se maintenir près de la cible. De plus, plusieurs signes précurseurs de ralentissement économique pointent vers la deuxième moitié de l’année, moment où l’effet des hausses de taux précédentes devrait commencer à se faire sentir plus concrètement.

 

Dans ce contexte, nous avons maintenu notre allocation d’actifs inchangée alors que les marchés boursiers semblent déjà escompter majoritairement les scénarios plus optimistes. Ainsi, sur le plan géographique, nous continuons de favoriser l’Amérique du Nord en contrepartie des marchés émergents et de la région EAEO.

 

Pour la suite, nous continuons de surveiller de près l'évolution des indicateurs économiques clés afin d’ajuster le tir au besoin.

 

N’hésitez pas à communiquer avec nous si vous désirez plus d’informations quant à nos perspectives et/ou sur le positionnement de votre portefeuille. Il nous fera un plaisir de réviser le tout à votre convenance.

 

Cordialement,

 

Cathy, Guillaume, Marc-Antoine et Inuk

Cathy.duval@bnc.ca

514-871-3474

Mise en garde : J’ai rédigé le présent commentaire afin de vous donner mon avis sur différentes solutions et considérations en matière d’investissement susceptibles d’être pertinentes pour votre portefeuille de placements. Ce commentaire reflète uniquement mon opinion et peut ne pas refléter celles de Banque Nationale Groupe financier. En exprimant ces opinions, je m’efforce d’appliquer au mieux mon jugement et mon expérience professionnelle du point de vue d’une personne appelée à suivre un vaste éventail de placements. Par conséquent, le présent rapport représente mon opinion éclairée et non une analyse de recherche produite par le Service de recherche de la Financière Banque Nationale. La Financière Banque Nationale est une filiale en propriété exclusive indirecte de la Banque Nationale du Canada. La Banque Nationale du Canada est une société ouverte inscrite à la cote de la Bourse de Toronto (NA:TSX). Financière Banque Nationale est membre du Fonds canadien de protection des épargnants (FCPE).