Votre revue financière de mai 2022

Cathy Duval |

Un début d’année volatile

À peine émergions-nous d’une nième vague de COVID-19 au début de l’année, qu’une nouvelle ombre est apparue au tableau des perspectives mondiales : l’invasion non provoquée de l’Ukraine par la Russie. L'inflation se situait déjà à un niveau inconfortablement élevé avant même la crise ukrainienne et la flambée des coûts des matières premières (pétrole, blé, nickel, etc.) ne fait qu’ajouter aux pressions existantes sur les prix, risquant de retarder le retour d’une inflation plus « normale ».

 

Au-delà de la conjoncture économique, monétaire et géopolitique justifiant le niveau de volatilité accrue observé depuis le début de l’année, il convient de souligner que les économies nord-américaines font toujours preuve de vigueur. Les marchés du travail canadien et américain demeurent indéniablement solides, alors que l’emploi et les salaires augmentent à un rythme soutenu.

 

La situation mondiale actuelle laisse entrevoir une possibilité de volatilité soutenue sur les marchés, surtout dans les régions exposées à l’économie russe. Les développements géopolitiques seront déterminants en ce qui concerne la performance des marchés au cours des prochains mois.

 

Dans tous les cas, c’est lors de périodes mouvementées comme celles que nous connaissons présentement qu’il est primordial de se rappeler que les replis sont monnaie courante sur les marchés.

 

Revue des marchés au 6 mai 2022

 

Revenu fixe

 

  • Les banques centrales laissant présager l’utilisation de moyens plus « agressifs » afin de réguler l’inflation ainsi qu’une situation géopolitique précaire ont mené à une hausse rapide des taux obligataires lors des premiers mois de 2022. Conséquemment, les prix des obligations ont reculé durant la même période. Le marché obligataire canadien (FTSE CA Univers) a affiché un recul de 11,4% depuis le début de l’année.

 

Marchés boursiers

 

  • Bien que le marché boursier canadien (S&P/TSX) ait encore une fois surperformé le reste du monde, ses pertes enregistrées en avril le placent maintenant en territoire négatif. L’indice phare canadien a affiché un recul de 1,9% année à date. Le marché américain (S&P500)* a reculé de 13,1% durant la même période affichant ainsi sa pire performance année à date depuis la Seconde Guerre mondiale. Après avoir grimpé à la fin du mois de mars, les actions internationales (MSCI EAEO)* se sont repliées en avril. Les inquiétudes face aux mesures de confinement extrêmes en Chine tout comme l’absence de développements positifs du côté de l’Ukraine ont pesées sur l’ensemble des indices boursiers, mais plus particulièrement sur celui des actions internationales (MSCI EAEO). Par conséquent, l’indice a affiché un recul de 14,3% le début de l’année.

 

  • Le Canada est bien placé pour faire face à l’impact de la hausse des prix des matières premières. Sa forte pondération dans les secteurs de l’énergie et des matériaux s’avère être un sérieux avantage dans un tel contexte.

 

* Les rendements du S&P500 et du MSCI EAEO sont exprimés en devise américaine.

* L'indice MSCI EAEO est un indice boursier visant à mesurer le rendement des marchés boursiers des économies développées autre que celles des États-Unis et du Canada.

 

Devises et matières premières

 

  • Le billet vert américain a pris du terrain face au huard depuis le début de l’année. La paire CAD/USD s’est appréciée de 1,93% année à date, clôturant la première semaine de mai à 1,2878$ canadien pour 1$ américain.

 

  • Les prix du pétrole ont rapidement augmenté lors des premiers mois de l’année, jouissant d’une forte prime de risque géopolitique. Les cours du pétrole WTI ($US/baril)* ont grimpé de 46% depuis le début de l’année, soit 34,59$ de plus qu’au 31 décembre 2021.

 

* Le West Texas Intermediate (WTI) Crude oil est le standard nord-américain pour la fixation du prix du pétrole.

 

 

Perspectives d’investissements

 

La crise géopolitique actuelle implique une plus grande incertitude vis-à-vis les perspectives de performances des marchés. Si le début d’une désescalade des tensions est probable (et souhaitable), le conflit ukrainien fait également craindre une crise alimentaire majeure dans certaines régions du monde. L’Ukraine et la Russie représentent à elles seules près de 30% de la production mondiale de blé et les exportations agricoles en provenance de ces deux pays ont pratiquement arrêté depuis le début de la guerre. Par conséquent, le positionnement géographique des investisseurs sera de la plus haute importance.

 

Dans l’ensemble, nous demeurons optimistes quant au potentiel de rendement des actions alors que les perspectives de croissances demeurent positives. Les obligations sont, quant à elles, toujours confrontées à un certain risque de baisse, mais rien de comparable aux derniers mois qui ont été l'une des périodes les plus éprouvantes de leur histoire. Cependant, leurs perspectives sont désormais nettement plus équilibrées, ce qui devrait permettre à la classe d’actif de jouer son important rôle défensif dans l’éventualité d’un ralentissement économique plus prononcé.

 

Conséquemment, nous continuons à privilégier les actions au détriment des titres à revenu fixe. Plus spécifiquement, nous favorisons les actions nord-américaines aux actions étrangères, en raison de leurs propriétés diversifiées, de la résilience de leurs économies sous-jacentes et de leur exposition naturellement moins importante à l’économie russe.

 

Au final, le brouillard de guerre est encore épais et l’incertitude est élevée, ce qui appelle à une certaine prudence. C’est pourquoi nous demeurons à l’affut de tout développement pouvant avoir un impact sur votre portefeuille afin d’être prêt à ajuster le tir si la situation le requiert.

 

Nous espérons que vous avez apprécié cette revue des marchés ! Si vous désirez obtenir plus de détails quant à nos perspectives et notre positionnement de portefeuille, il nous fera plaisir de planifier un appel à votre convenance.

 

Cordiales salutations,

 

Cathy, Sounda et Guillaume

514-871-3474