Votre revue financière d'octobre 2022

Cathy Duval |

Sur la liste de souhaits de Jerome Powell

C’est un véritable tour de montagnes russes que les marchés ont servi aux investisseurs au troisième trimestre. En effet, après une forte ascension pour les actions en première moitié de période, la descente amorcée à la fin du mois d’août s’est accélérée en septembre, portant ainsi la vaste majorité des actifs en territoire négatif pour un troisième trimestre consécutif.

 

Pourquoi toutes ces agitations? Clairement, elles reflètent la nervosité des marchés vis-à-vis le resserrement monétaire accéléré des banques centrales, et surtout de la Réserve fédérale américaine. En effet, en plus d’opter pour une troisième hausse de taux de 0.75% consécutive en septembre, cette dernière projette maintenant de s’arrêter environ 1% plus haut que ce qu’elle prévoyait en juin, soit à un taux cible entre 4.50 % et 4.75 %. Ainsi, bien que la politique monétaire ne soit pas encore en territoire restrictif1 aux yeux des marchés, il semble que ce sera le cas d’ici peu.

 

Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine désire voir les points suivants avant un potentiel ralentissement des hausses de taux :

 

  1. Une croissance du produit intérieur brut (PIB2) qui continue d’évoluer sous la tendance

 

  1. Des mouvements dans le marché du travail démontrant un retour à un meilleur équilibre entre l’offre et la demande

 

  1. Des preuves claires que l’inflation diminue vers 2%

 

En fin de compte, l’objectif derrière le maintien d’une croissance économique sous le potentiel et le refroidissement du marché du travail est bien entendu de ramener l’inflation à la cible de 2 %.

 

1. Une politique monétaire restrictive consiste à augmenter le taux d'intérêt directeur et à réduire la masse monétaire en circulation afin de lutter contre un taux d’inflation trop élevé.
2. Le produit intérieur brut (PIB) est une mesure générale de l’activité économique d’un pays fondée sur la valeur marchande totale de tous les biens et services que ce pays produit dans une période de temps donné.
 

Revue des marchés au 30 septembre 2022

 

Revenu fixe

 

  • L’univers obligataire canadien n’a que légèrement reculé en septembre, offrant une certaine protection face aux replis importants des marchés boursiers. En effet, l’indice ICE BofA Univers Obligataire canadien n’a reculé que de 0.7% en septembre, le positionnant ainsi à -11.5% année à date.

 

Marchés boursiers

 

  • Du côté des marchés boursiers, le marché canadien (S&P/TSX Composite) a encore une fois nettement surperformé le reste du monde, affichant un recul mensuel de 4.3%. Ce recul mensuel porte ainsi l’indice à -11.1% année à date.

 

  • Le marché américain (S&P 500)3 affichait un recul de 23.9% depuis le début de l’année, étant de retour en territoire de marché baissier suite à des pertes mensuelles de 9.2% en septembre.

 

  • À l’international, l’indice MSCI EAEO4 a, pour sa part, essuyé des replis plus importants. Au 30 septembre, l’indice affichait des pertes de 26.8% depuis le début de l’année.

 

Pétrole et or

 

  • Les cours du pétrole ont enregistré une quatrième perte mensuelle consécutive en septembre. Pour le trimestre, le déclin du pétrole WTI5 est de plus de 25 %, de sorte que le prix du baril se situe maintenant à un niveau bien inférieur à celui qui était observé avant l’invasion russe de l’Ukraine, mais tout de même plus élevé qu’au début du mois de janvier (+6.3% AÀD).

 

  • Pour sa part, le prix de l’or ($US/once) affiche un recul de 8.1% depuis le début de l’année après une chute de 7.4% au dernier trimestre.

 

Devises

 

  • Le dollar canadien, très souvent positivement corrélé avec le prix du pétrole, s’est déprécié de manière importante au cours du mois de septembre face au dollar américain. En effet, le huard a reculé de 4.7% face au dollar américain au mois de septembre. La paire USD/CAD se négociait aux alentours de 0.73 USD pour 1 dollar canadien au 30 septembre. Cela représente une baisse de 8.1% depuis le début de l'année.

 

3. Les rendements du S&P500 et du MSCI EAEO sont exprimés en devise américaine.
4. L'indice MSCI EAEO est un indice boursier visant à mesurer le rendement des marchés boursiers des économies développées autre que celles des États-Unis et du Canada.
5. Le West Texas Intermediate (WTI) Crude oil est le standard nord-américain pour la fixation du prix du pétrole.

 

Perspectives d’investissements

 

La volatilité qui secoue les marchés depuis déjà un certain temps ne s’est pas atténuée au cours du troisième trimestre, bien au contraire. En effet, après un rebond spectaculaire en première moitié de trimestre pour les actions, un discours combatif du président de la Réserve fédérale a abruptement mis fin au regain d’optimisme des investisseurs. Face à ce énième durcissement de ton de la part de la banque centrale, les anticipations de hausses de taux ont nettement augmenté, et ce, malgré un certain ralentissement de l’inflation durant les mois d’été. Au final, tant les actions que les obligations affichent des pertes trimestrielles, bien que les actifs canadiens aient encore une fois nettement mieux fait que leurs pairs sur une base relative.

 

Initialement, le vent d’optimisme de cet été reposait sur la perspective d’une décélération rapide de l’inflation qui aurait permis aux banques centrales de ralentir – voire arrêter – le resserrement de leur politique monétaire dans un avenir rapproché. La première partie de l’équation semble effectivement se matérialiser, une baisse importante des prix de l’essence contribuant à apaiser les pressions inflationnistes. De plus, les prix d’une large gamme de matières premières ont nettement reculé au cours des derniers mois, incluant ceux du blé, du maïs, du bois d’œuvre et des métaux industriels. Enfin, la normalisation des chaînes d’approvisionnement mondiales continue de suivre son cours.

 

Finalement, même si un scénario économique plus favorable ne peut être exclu, nous ne pouvons simplement ignorer l’appel à la prudence que nous envoient un nombre croissant d’indicateurs précurseurs. De plus, il semble désormais clair qu’un pivot des banques centrales vers un retour à une politique monétaire accommodante, une condition essentielle pour une reprise soutenue des marchés, devra au mieux se faire attendre encore un certain temps et au pire nécessiter une récession.

 

Nous sommes d’avis que votre répartition géographique demeure adéquate dans l’environnement économique actuel. Nous maintenons notre préférence pour le marché boursier canadien, qui profite d’un niveau de valorisation intéressant et une d’allocation sectorielle mieux adaptée aux conditions actuelles. Par ailleurs, nous demeurons moins optimistes quant à la région EAEO6 et plus spécifiquement en Europe, où la situation énergétique difficile compromet davantage les perspectives de croissance. Du côté des obligations, nous conservons un positionnement plus défensif alors que d’additionnelles hausses de taux sont toujours à l’horizon.

 

6. L’Europe, l’Australasie et l’Extrême-Orient (EAEO) sont les zones géographiques les plus développées du monde en dehors des États-Unis et du Canada.

 

Pour plus de détails concernant nos perspectives et notre positionnement de portefeuille, il nous fera plaisir de planifier un appel à votre convenance.

 

Le groupe Duval vous souhaite un automne en couleur et une excellente fin d’année !

 

Cordiales salutations,

 

Cathy, Guillaume, Marc-Antoine et Inuk

cathy.duval@bnc.ca

514 871-3474

 

Mise en garde : J’ai rédigé le présent commentaire afin de vous donner mon avis sur différentes solutions et considérations en matière d’investissement susceptibles d’être pertinentes pour votre portefeuille de placements. Ce commentaire reflète uniquement mon opinion et peut ne pas refléter celles de Banque Nationale Groupe financier. En exprimant ces opinions, je m’efforce d’appliquer au mieux mon jugement et mon expérience professionnelle du point de vue d’une personne appelée à suivre un vaste éventail de placements. Par conséquent, le présent rapport représente mon opinion éclairée et non une analyse de recherche produite par le Service de recherche de la Financière Banque Nationale. La Financière Banque Nationale est une filiale en propriété exclusive indirecte de la Banque Nationale du Canada. La Banque Nationale du Canada est une société ouverte inscrite à la cote de la Bourse de Toronto (NA:TSX). Financière Banque Nationale est membre du Fonds canadien de protection des épargnants (FCPE).