
Votre revue financière de Juillet 2025
Un printemps sous le signe de la résilience
Après un début d’année marqué par une forte volatilité, les marchés financiers ont démontré une étonnante capacité de rebond au deuxième trimestre. L’assouplissement du ton de l’administration américaine sur les tarifs douaniers, combiné à des données économiques globalement positives, a permis aux marchés boursiers de regagner du terrain, malgré un contexte géopolitique et budgétaire toujours incertain.
Un événement qui aurait pu semer l’inquiétude, la dégradation de la cote de crédit des États-Unis par l’agence Moody’s au mois de mai, a finalement eu peu d’impact sur les marchés. Les indices boursiers et obligataires ont largement ignoré cette annonce, probablement en raison de son caractère peu surprenant. Jusqu’à présent, les coûts de financement des entreprises américaines n’ont pas été significativement affectés.
Les frappes israéliennes contre l'Iran dans la nuit du 12 juin ont marqué une escalade majeure du conflit au Moyen-Orient, provoquant une réaction immédiate sur les marchés financiers. L’indice S&P 500 a chuté de près de 2 % dès l’annonce de l’attaque, tandis que le prix du pétrole brut, l’un des actifs les plus sensibles aux tensions géopolitiques dans la région, a bondi de 13 %, avant de terminer la séance du vendredi 13 en hausse de 7 %. Bien que cette flambée ait brièvement accru la volatilité des marchés, les indicateurs se sont partiellement redressés par la suite. C’est effectivement le signal que nous envoient les prix du pétrole, qui sont rapidement revenus à leurs niveaux initiaux suite à l’annonce d’un cessez-le-feu.
Ce type de réaction n’est pas sans précédent. Historiquement, les marchés boursiers ont souvent réagi négativement à l’annonce de conflits armés, mais ces baisses tendent à être de courte durée. En moyenne, les replis liés à des événements géopolitiques majeurs durent environ trois semaines, et dans 72 % des cas, les marchés américains enregistrent un rendement positif un an après le début des hostilités, avec un gain moyen de 12,7 %. Cela rappelle l’importance de conserver une perspective à long terme, même en période d’incertitude.
Par ailleurs, la récente décision du Tribunal fédéral du commerce international des États-Unis d’invalider plusieurs tarifs douaniers imposés sous l’International Emergency Economic Powers Act (IEEPA) a contribué à apaiser les tensions commerciales. Cette décision, combinée à une politique monétaire plus accommodante attendue des grandes banques centrales, soutient l’idée que la trajectoire haussière des marchés pourrait se poursuivre. Les prévisions de croissance mondiale ont été légèrement revues à la baisse (2,7 % pour 2025 contre 3,1 % six mois plus tôt), mais elles demeurent positives.
Revue des marchés au 30 juin 2025
Revenu fixe
L’univers à revenu fixe canadien a poursuivi son début d’année plutôt stable. L’économie canadienne a évolué largement en ligne avec les attentes et la Banque du Canada a maintenu son taux inchangé, permettant aux obligations d’évoluer sans grand mouvement.
En date du 30 juin 2025, le FTSE Univers Obligataire Canadien affiche une performance de 1,4% depuis le début de l’année, alors que l’indice FTSE Univers Obligataire de sociétés canadiennes affiche une performance de 2,3% sur la même période.
Marchés boursiers
La tendance haussière des actions s’est poursuivie en juin, les investisseurs continuant d’accueillir positivement l’apaisement des tensions commerciales entre les États-Unis et le reste du monde.
Visiblement, le marché boursier canadien suscite l’intérêt comme rarement dans l’histoire récente, le S&P/TSX1 enchaînant les sommets historiques sans trop de tracas depuis mai. La hausse des prix de l’or est un vent de dos non négligeable pour l’indice boursier, le secteur des matériaux – troisième plus important du S&P/TSX – en ayant grandement bénéficié au courant de la dernière année.
Depuis le début de l’année, ce sont les actions d’outre-mer (EAEO2,3) qui affichent la meilleure performance à +19,9%, suivi des actions canadiennes (S&P/TSX) à +10,2% et finalement suivis des actions américaines (S&P 5002) à +6,2%.
Pétrole et or
Les prix du pétrole ($US/baril) ont grimpé de manière importante suite aux frappes aériennes surprises d’Israël contre l’Iran, avant de retomber avec la détente des tensions. Le WTI4 affiche un recul de 8,5% depuis le début de l’année.
De son côté, le prix de l’or2 est demeuré inchangé au mois de juin, mais s’est tout de même apprécié de 5,1% au dernier trimestre, portant son avance à +25,1% depuis le début de l’année.
Devises
Le dollar canadien, stimulé par les prix du pétrole et l’aversion pour le dollar américain, s’est apprécié de 5,4% vis-à-vis le billet vert depuis le début de l'année.
1. L'indice S&P/TSX est l’indice boursier canadien principal mesurant la performance de la bourse de Toronto.
2. Les rendements du S&P500, du MSCI EAEO et de l’or sont exprimés en devise américaine.
3. L'indice MSCI EAEO est un indice boursier visant à mesurer le rendement des marchés boursiers des économies développées autre que celles des États-Unis et du Canada.
4. Le West Texas Intermediate (WTI) Crude oil est le standard nord-américain pour la fixation du prix du pétrole. Le rendement est exprimé en devise américaine.
Perspectives d’investissements
Malgré les incertitudes persistantes, les données économiques demeurent globalement encourageantes. Le risque de récession mondiale, bien qu’en hausse au printemps, semble s’être atténué à mesure que les tensions commerciales se sont apaisées. En dépit du fait que plusieurs enjeux restent en suspens sur le plan des relations commerciales, l’ampleur du choc négatif initialement anticipé paraît désormais plus contenue. La croissance économique mondiale et celle des bénéfices devraient rester positives, quoique légèrement inférieures à la moyenne historique.
Il convient toutefois de noter que le chemin à parcourir restera semé d’embûches tant que les tensions commerciales ne seront pas entièrement résolues. Par ailleurs, même si une poussée inflationniste liée aux tarifs douaniers demeure probable, elle devrait être moins marquée que ce que l’on craignait récemment.
À la lumière de ces éléments, la Réserve fédérale et la Banque du Canada disposent encore de marge de manœuvre pour soutenir l’économie, et il est probable que les grandes banques centrales poursuivent l’assouplissement de leur politique monétaire au cours des 9 à 12 prochains mois.
Dans ce contexte, notre stratégie d’investissement demeure prudente, mais constructive. Nous continuons de privilégier la diversification et la discipline, en évitant les paris excessifs dans un environnement encore marqué par l’incertitude politique et économique.
Nous restons à votre entière disposition pour approfondir ces perspectives et vous éclairer sur la stratégie de votre portefeuille. Nous serons ravis de répondre à vos interrogations et de vous fournir tous les éclaircissements souhaités.
Cordialement,
Cathy, Guillaume, Marc-Antoine et Inuk
514-871-3474